Voyage en bateau : Kaherlia Ra - Ile Marsh

Avant même d'avoir posé le pied sur le pont, Ravwyrn commença à chercher ses cartes de la région dans son sac.
- " Blanita Ka... Blanita Ka... Ah... je vois."
Après avoir localisé la cité, il rangea les vieux parchemins et commença à songer à la manière dont lui et Vorr vont aller sur l'Île March et surtout, comment ils allaient réussir à s'en sortir sains et sauves.

Ils pouvaient soit se faufiler, soit se déguiser et passer pour un des leurs, ou encore les confronter.
On pouvait déjà éliminer la confrontation : Ils seraient trop nombreux.
Se faufiler serait dangereux car, tôt ou tard, ils se feraient repérer.

Ravwyrn commença à feuilleter son grimoire, et le grimoire de potion qu'il avait acheté.
Pour partir de l'île, il pourrait invoquer un élémental. Cependant, il a peur de s'épuiser en chemin.

-- " Si seulement j'aurai quelques Aquifoliums... "

En explorant les mines près de Verashemae, Ravwyrn apportait toujours quelques Aquifoliums, des potions aux vertues magiques et énergisantes. Même, lorsqu'il en trouvait ou lorsqu'il en avait les moyens, des Aquifoliums Extora pouvaient l'aider encore davantage. Il ne s'est cependant jamais demandé comment fabriquer ces potions miraculeuses.

-- " Voici vos cabines...." dit le capitaine, en s'éloignant rapidement.

Ravwyrn commenca à feuilleter son nouveau grimoire de potions. Et si jamais il trouverait quelque chose d'intéressant là dedans ?
L'ombre de Vorr vint ensuite lui bloquer la lumière pour sa lecture.
Ravwyrn releva le nez...

Ravwyrn était aveuglé -- Aveuglé par le sang qui s'asséchait lentement sur le mince parquet de bois, aveuglé par sa propre volonté à épargner la vie de ces innocents. Il ne voulait rien entendre du plan de Vorr. Un meurtre par défense, c'est un combat. Un meurtre gratuit, c'est une abomination. Lui, à quinze ans à peine, perdre cette innocence qui git dans ses yeux depuis si longtemps?

Mais sans qu'il ne puisse s'y opposer, Vorr l'entraînait déjà dans l'escalier menant à la cale.
Ravwyrn eut à peine le temps de conjurer un sort de guérison mineur pour arrêter de saigner qu'il voyait déjà les marins, toujours endormis, sur le sol de la cale.

-- " Ça va aller petit... On a pas le choix, je te rappelle..."

C'est à ce moment que Vorr s'approcha d'un marin, sorti une dague et l'approcha de son cou.

-- " NON!" Cria Ravwyrn.

Ravwyrn utilisa un sort basic de contrôle de l'air pour propulser la dague de Vorr. Malheureusement, la dague atterrit sur le torse d'un autre marin, frappant de plein fouet son cœur et transperçant sa chair affaiblie par le sommeil.
Le cri d'agonie Réveilla en sursaut les autres marins.

Par réflexe, les mots qui sortirent de la bouche de Ravwyrn furent:
-- " Ichis Luminarar"

En un instant, l'équipage du bateau au complet fut figé dans la glace. Pétrifié, tel des statues de sel.

-- " Au moins, de cette façon, ils n'auront pas à mourir..." songea Ravwyrn.

Pour Ravwyrn, le problème était très simple, et la solution toute trouvée, à court terme, du moins.
Mais il lui faudrait une certaine chance pour mettre en œuvre son plan, puisque la seule et unique chose dont il aura besoin c'est de la rapidité, et bien sûr...

Ravwyrn Daku se laisser être victime de chantage ? Jamais.

Vorr le suivait par dérrière. Lorsqu'il arriva en haut de l'escalier. Ravwyrn ne bougea plus. Plus d'un poil. Bloquant la sortie. Il se retourna et vit de ses yeux injectés de sang Vorr qui lui commandait, en vain, de continuer d'avancer.

Les yeux de Ravwyrn se mirent à briller.
Vorr savait ce qui allait se passer. Mais il ne put fuir -- c'était déjà trop tard.


~~~


Lorsque Vorr reprit connaissance, il n'y avait qu'un bateau désert.
Ceux qu'il avait tués y étaient -- Mais Il manquait quelque chose. Ou plutôt quelqu'un.

Ravwyrn.

Logiquement, après avoir perdu connaissance, Ravwyrn aurait du perdre connaissance également. Mais où était-il passé?
Vorr fit le tour du bateau, puis il n'y eut plus qu'une seule pièce à fouiller : Les cabines.
Vorr ouvrit la chambre et ne vit que quelques choses appartenant à Ravwyrn. Une plume, un encrier, mais rien de valeur.
Et bien sûr, la cage, vide, de son familier Silver.

(Suite au village de Caliakum)

Vorr avait fait le tour du navire…Rien, tout le monde étaient morts. Même ceux qui étaient sur le pont supérieur… Le capitaine, le marin a la barre, ils étaient tous mort…

Vorr fit descendre l’ancre puis baisser les voiles ; il ne fallait pas que le navire se perdre en haute mer, et Vorr ne pouvait pas contrôler un navire trois-mâts seul. Il fallait réfléchir…

Bingo. Le capitaine n’était pas mort avant que Vorr perdre connaissance, il avait donc du voir comment Ravwyrn s’était volatilisé… Seul problème, le capitaine était mort maintenant. Vorr sortit sa dague d’ivoire, puis se coupa la main, afin de prendre quelques gouttes de son sang. Il dessina des motifs complexes sur le torse du capitaine avec son sang, planta la dague au millieu des motifs, puis prononça quelques mots incompréhensibles.

Un épais brouillard apparut, et derrière ce brouillard on pouvait distinguer une forme humaine ; le spectre du capitaine. Les spectres ne pouvaient répondre qu’a des questions simples, et ne pouvaient pas rester indéfiniment… La nécromancie avait quand même ses limites.

-Répond moi clairement. Est-il mort ?

Le fantôme esseya de parler, mais seul un rugissement se fit entendre…

-Si oui, lève ton bras, si non, ne fait rien.

Le spectre de bougea pas d’un centimètre. Il n’était donc pas mort… Vorr prépara sa deuxième question soigneusement, il ne pouvait pas lui poser autant de question qu’il le voulait… Le spectre finirait bien par s’envoler.

-Est-il sur le navire ?

Encore une fois, le spectre ne bougea pas. Il avait donc réussi à s’enfuir… Mais comment ? Vorr pensa une fois de plus à sa prochaine question…

-Comment est-il parti ?

Question idiote… Les fantômes ne peuvent que répondre à des questions simples ! C’est beaucoup trop compliquer comme question…

-Va, retourne d’où tu viens, et repose en paix.

Sur ces paroles, le fantôme disparut, ainsi que le brouillard… Vorr retira la dague du corps du capitaine.

-- " Rompt le lien! TOUT DE SUITE! Ou sinon je le romps moi-même. Ce n'est pas ta vie que je veux, c'est ma liberté! Si je ne l'obtient pas... Ton sang me suffira!" ­Cria Ravwyrn à tue-tête .

Toujours en l'incitant de briser le sceau magique, Ravwyrn resta immobile. sur sa tortue géante. Il ne risquait peut, sinon rien du tout, pour sa vie. Vorr seul déciderait de ce qui arriverait.

Ravwyrn montav rapidement à bord, enjambant les rambardes de fer qui retenaient de peu Vorr de toimber à la mer.
Il prit le traître par le collet. Rempli par une haine qui était, pour une fois, bien la sienne, sa force était décuplée. Il ne pensa pas effrayer Vorr, mais dans un regard de braise, il siffla entre ses dents :

-" NIAIS! FOURBE! Si ce navire coule, ton corps sombrera dans les abysses de ces mers et ton esprit dans les abysses de l'oubli! J'ai apporté tout ce qu'il me faut pour échapper à ce destin, cette galère dans laquelle TU m'as entraîné, pour finalement tuer tous ces innocents et... GYAAH!"

Sur ces mots, Ravwyrn resserra encore davantage sa poignée. Ses yeux plongés dans ceux de Vorr, il sentait jusqu'à son poux battre de plus en plus vite.

Mais jugeant que la situation était critique, et qu'il ne fesait que se ralentir lui-même, Ravwyrn entraîna de force Vorr et le plaça à la barre.

Ravwyrn activa son sortilège d'hyperpuissance à nouveau. Curieusement, cette fois, ses yeux ne brillèrent pas comme à l'habitude.
Il fonça vers la corde accrochée à la barre inférieure de la voile et dans un saut et une agilité digne d'un voleur, Il ramena la voile vers le mât et enroula la corde, toujours voltigeant dans les airs accroché à cette dernière, afin de la retenir. Quand il ne resta plus que quelques décimètres de corde, Ravwyrn lâcha prise et atterrit sur le pont, en s'ancrant solidement sur le sol. Il fit un nœud avec la corde et rabaissa le mât.
Le bateau était déjà beaucoup plus stable.

Ravwyrn se calma, s'assied en position du lotus et désactiva son hyperpuissance, avant d'appeler Silver et de conjurer les forces de la nature pour les aider.

Les deux tortues géantes que Ravwyrn avait appelées revinrent et poussèrent le navire, pour échapper à la tempête. Ravwyrn ne parvint qu'à crier quelques mots à Vorr :

--" Je m'occupe de faire avancer le Navire ! Toi occupe toi de le garder stable!"

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Après de nombreux revirements de situation, et après de nombreuses manœuvres périlleuses. Vorr et Ravwyrn réussirent à essuyer la tempête. Le ciel s'éclaircissait lentement, Les vagues devenaient plus douces. Mais, les forces de la nature avaient fait dériver leur bateau en haute mer, une fois de plus.

Ravwyrn s'approcha de Vorr. Il fit mine de s'être calmé. Mais la haine grandissait en son cœur qui s'obscurcissait un peu plus depuis chaque jour passé avec lui. Il l'agrippa furieusement au collet, une fois de plus, et l'amena sur la proue afin de l'immobiliser. Un seul geste et il se noierait. Il sorti la fiole rouge, dégageant cette lumière et cette aura menaçante, la remua un peu et le capuchon de Vorr tomba, laissant apparaître les traits de son visage.

-- " Tu vois ce que c'est ? C'est une fiole de venin Brûleur. Maintenant , c'est moi qui commande. Tu vas rompre les liens qui nous unissent, ou je les romprai moi-même par ta mort! J'ai de quoi échapper à ce destin, contrairement à toi, qui est en bien fâcheuse posture." Dit Ravwyrn, laissant librement paraître l'arrogance qu'il méditait dans son âme depuis le début de cette tempête.

-- "Je te donne ta chance de t'expliquer. Estime toi chanceux, car il s'agit de ta dernière."

-" PARLE!" Il lui cria au visage.

Vorr fut surprit de cette soudaine « attaque » de la part de Ravwyrn. Il ne s’attendait pas à ca ; il espérait juste pouvoir avoir un peu de sommeil, après cette rude tempête. Ravwyrn montra une sorte de fiole contenant un liquide rouge… Une fiole de nain sauteur avait-il dit ?! En tout cas, il avait l’air très sur de lui, ca devait être un de ces poisons horribles…

Vorr se défit de Ravwyrn, puis marcha calmement vers l’arrière du navire. Il s’accota sur le bastinage, puis regarda la mer… Il se retourna, pour voir la réaction de l’elfe : il lui montra la fiole une fois de plus… Petit elfe prétentieux, s’il croyait vraiment que son « poison » pouvait bien lui faire peur…

-Je ne te fais pas suffisamment confiance pour tout te raconter… Je peux seulement te dire que j’ai tout fais pour les autres, et qu’on m’a oublié, qu’on m’a maltraité, qu’on m’a…Trahis.

Vorr réfléchit bien à ce qu’il allait dire par la suite, il ne fallait pas mettre Ravwyrn en colère… Il fallait le faire changer d’idée, c’était décidément la seule chose à faire.

-Tu sais, libre a toi de me tuer, mais ca ne serait pas mieux que ce que j’ai fait a ces pauvres marins, dis Vorr d’un ton nostalgique.

-Je ne peux pas rompre le lien maintenant, quoique je fasse. Je ne te fais pas suffisamment confiance, et je n’ai pas les moyens de le faire. Crois ce que tu veux, mais laisse moi te dire une chose ; si on se respectait au lieu de se faire la guerre, on n’en serait pas arriver ici.

Vorr ne se retourna même pas. Il y avait deux choix possible : ou bien Ravwyrn le tuerais parce qu’il ne voulait pas rompre le lien, ou bien il comprendrait… Vorr attendit patiemment une réponse.

-- "Te tuer ? TE TUER? "
Demanda Ravwyrn en s'esclaffant.

-- "Bien sûr que non. Le Poison brûleur, vois-tu... C'est un venin bien spécial."
Dit-il en s'approchant de Vorr, le sourire au lèvres aussi menaçant que celui d'un démon.
Un démon elfique, 15 ans, qui paraissait en avoir 10.

-- " La mort, c'est le destin que tu supplieras d'avoir! Le poison brûleur ne te tue pas. Il te ronge peu à peu, sans te laisser la chance de mettre fin à tes jours. Il consume ton esprit et tes pêchers d'une flamme infernale, Vorr. Jusqu'à ce que tu sois pur et net. Le feu purifie, le feu brûle, le feu luit."

Sur ces mots, Ravwyrn commença à chanter. Le Chant des Sirènes avait la propriété hypnotique la plus puissante jamais vue, Ravwyrn était un des rares qui pouvait unir sa voix à sa magie et conjurer un tel sort. Cependant, il n'hypnotiserait pas Vorr. Manipuler? Ce serait se rabaisser à son niveau.

"Asse tuma ritael, Asse tuma ekesh. De réla huma, sérété akonahou shla... Ave mirato lonr, conse kaöud!"

Sous la voix infiniment aigüe de Ravwyrn, Vorr commença à faiblir. Ses genoux fléchissaient rapidement, ses paupières se fermaient d'elles-même. Vorr se laissa porter, malgré lui, par la brise marine et le Chant des Sirènes, vers un sommeil profond.

Puis, Ravwyrn se mit à songer un instant. Il sorti trois fioles : Une bleue, une verte et une rouge. Chacune d'elle contenant respectivement une potion de voyage astral, une potion de rejuvénation majeure et un poison brûleur.

Le poison brûleur, il avait déjà vu un ami le faire. Donc il était certain de son effet et de son éfficacité. Par contre, mettre sa vie entre les mains de deux potions qu'il n'avait même pas encore testées, c'était risqué. Trop risqué pour rompre le lien.

Ravwyrn jeta sur le sol les deux fioles vertes et bleues.

Ensuite, il souleva Vorr -- Avec une difficulté croissante, puisqu'il n'avait ni la haine ni l'hyperpuissance pour l'aider -- et l'emmena dans son lit, dans sa cabine.
Ravwyrn confia quelques mots à Silver, lui confiant la défense du bateau, se coucha et puis avala d'un trait le contenu de la fiole rouge.

Il ferma les yeux, et attendit que le poison fasse effet.

Ravwyrn se mit à revivre tous les moments dans lesquels il avait commis un acte méchant, sans justification.
Et puis, il revit la scène avec Vorr. Peut-être qu'il avait été trop dûr avec lui. Après tout, pourquoi devrait-il lui reprocher ses fautes s'il ne corrige pas les siennes?

Puis, il entendit des hurlements de Vorr. Qui n'étaient pas dans ses souvenirs...

Ravwyrn se réveilla en sursaut. Silver patrouillait toujours le navire, et, justement comme il se réveilla, Silver vint le rejoindre.

-- " Qu'est-ce qu'il y a mon grand ? Tu as vu quelque chose ?"

Évidemment. Il aurait du s'en douter.
Ravwyrn s'avança vers la rambarde à gauche du navire.
Comme Vorr venait le rejoindre sur le Pont suppérieur, la silouhette d'une île se dessina. C'était bien la deuxième fois qu'il voyait Vorr sans son capuchon.

-- " Alors, bien dormi?" blagua-t'il.
Son rire strident raisonna dans les oreilles de Vorr comme le chant d'un merlin par un lundi matin.

-- "Sérieusement. Ce poison, il a été fait pour nous purifier. Maintenant, on peut se faire mutuellement confiance. Alors plus de jeux de domination sur ce lien, plus de coups fourrés... "

Vorr donna comme seul réponse un soupire long et profond.

-- "Ma vie ne sera plus jamais la même depuis que tu as échapé cette fiole de je-ne-sais-quoi sur les dales de la place publique... Alors faisons-vite fait de récupérer ce que tu veux ici. Cette île me donne déjà la chair de poule..."